VIE DE COROT
Jean-Baptiste Camille Corot est né rue du Bac à Paris[3].
Corot est issu d’une famille de commerçants aisés : sa mère, d’origine suisse, et son père, d’origine bourguignonne, gèrent un magasin de mode réputé situé à l’angle de la rue du Bac et du quai Voltaire à Paris. Les Corot ont deux autres enfants, Annette Octavie (morte en 1874, trois ans avant Corot) et Victoire Anne (morte de chagrin en 1821 à 24 ans suite à la perte d’un enfant).
Jean-Baptiste fait des études sans éclat au collège de Rouen (1807-1812).
Il ne fut jamais ami de l’orthographe et de la grammaire.

Le pont de Narni – septembre 1826
A la mi-septembre 1826 Corot séjourne plusieurs fois à Narni, cité qui avait retenu l’attention à cause des ruines romaines d’un pont construit sur la Nera par l’empereur Auguste, pont de 30 m de haut et 128 m de long
Corot fut frappé par la beauté du site et réalisa cette étude dès son arrivée à Narni.
Corot a laissé le premier plan au stade d’esquisse à peine ébauchée tandis que toute son attention s’est concentrée sur les jeux de lumière avec le pont, l’eau et la végétation environnante
Cette étude a été citée pour présenter Corot comme un précurseur de l’impressionnisme
Le pont de Narni – 1826/1827
Corot garda ce tableau dans sa chambre à coucher jusqu’à sa mor
En automne 1826 Corot découvre les superbes roches rouges de Civita Castellana
Il ne se lasse pas d’en étudier les structures et les couleurs
Son traitement de la masse minérale et de la lumière en fait un précurseur de Cézanne : il construit les formes par la lumière
Un critique a écrit : « Corot recherche le style par de grandes lignes résolument écrites, par une sobriété voulue dans les détails. Il choisissait des arbres peu tourmentés, des rochers simples aux cassures continuées »
Corot expliquait « Je ne suis jamais pressé d’arriver au détail; les masses et le caractère d’un tableau m’intéressent avant tout »
Honfleur, Calvaire de la Côte de Grâce – été 1830
Cette composition spontanée et réaliste, par le travail raffiné de la lumière, le thème marin et les larges touches est l’un des tableaux qui expliquent le rapprochement effectué entre Corot et les impressionnistes
Corot aime à meubler ses paysages de petits personnages qui semblent parfois plaqués comme des décalcomanies
Jeux subtils et variés des reflets lumineux sur les troncs d’arbres
Marie Louise Laure Sennegon – 1831
Brillante technique dont témoigne le foulard qui entoure le cou de la jeune femme et sa coiffure raffinée
L’absence de décor et le fond uni vert olive rappellent la technique néo-classique du portrait, telle que David puis Ingres l’avaient pratiquée
Saint Lô, vue générale de la ville – 1833
Durant l’été 1833 Corot séjourne à St Lô chez Isidore Elie, négociant en vins et spiritueux
Ce tableau est inachevé et le premier plan est indéfini
Jeu habile de la lumière qui modèles les architectures
La juxtaposition des touches créant l’espace et le modelé par la couleur seule évoque Cézanne
Corot n’est pas retourné à St Lô entre 1837 et 1862 (25 ans) par honte du souvenir d’une soirée au cours de laquelle il s’était »laissé entraîné à savourer trop longuement une eau de vie traîtresse » et « avait quelque peu perdu la notion des usages vis à vis d’une dame »
Notre Dame et le quai des Orfèvres – 1835
Le choix d’une palette presque monochrome et d’une perspective en plongée confèrent un cachet assez étrange à ce tableau qui restitue le souvenir plaisant du Paris disparu à la suite des transformations menées par Haussmann

Le Pont de Narni
1826-1827
National Gallery of Canada
La Femme à la perle (1869), musée du Louvre, Paris
« COROT le dernier Néoclassique ou le premier Impressionniste ? ») :
Depuis les années 1980, quand Pierre Galassi rapprocha les peintures en plein air de Corot de celles de ses contemporains Michallon, Bertin, Granet, Caruelle d’Aligny, les historiens d’art identifièrent Corot à la génération des peintres qui l’avaient précédé plûtot qu’à celle de ceux qui le suivirent
A leur époque, les oeuvres impressionnistes apparurent d’une modernité tellement scandaleuse, qu’il fallut plus de trente ans à leurs contemporains pour, sinon les aimer, au moins les admettre..
« Il y a un seul maître, Corot. Nous ne sommes rien en comparaison, rien » Claude Monet, 1897
» Il est toujours le plus grand, il a tout anticipé… » Edgar Degas, 1883
Aujourd’hui, il est assez étonnant de lire l’admiration sans borne que Camille Corot (1796-1875) suscita de manière constante auprès de la nouvelle génération de peintres qui prenait son envol alors qu’il terminait son oeuvre.
UNE PEINTURE REALISTE CONTEMPORAINE
Une nouvelle peinture, qui prendra le nom d’impressionnisme en 1874, va voir le jour en France, entre 1860 et 1890. Cette évolution ne constitue pas un mouvement isolé, l’art pictural indépendant évoluant partout dans l’Europe de cette 2ième moitié du XIXème siècle vers une peinture plus rapide et plus contemporaine, correspondant à un monde où le progrès s’accélère, et où les modes de vie évoluent rapidement.
Des peintres qui s’appelleront, selon le contexte et les années, « Indépendants », Intransigeants » ou « Groupe des Batignolles », puis « Impressionistes », vont mener un combat, commencé par Manet en 1860, contre la poussière d’un art d’atelier vieilli, aux conventions trop solidement établies, pour faire admettre et reconnaître une nouvelle peinture réaliste contemporaine rejetant définitivement la recherche chère aux classiques d’un beau idéal et d’une essence éternelle des choses.
Cette nouvelle peinture sera l’aboutissement d’une série de réflexions et d’intentions qui l’ont précédée, celle des peintres de l’Ecole de Barbizon, et celle des peintres pré-impressionnistes des Rencontres de Saint-Siméon à Honfleur ( Boudin, Jongkind, Dubourg… ) que le jeune Monet fréquentait.
CALVAIRE DE LA CÔTE DE GRÂCE à HONFLEUR - COROT
JEAN BAPTISTE CAMILLE COROT
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Jean-Baptiste Camille Corot, né le 16 juillet 1796 à Paris et mort dans le 10ᵉ arrondissement de Paris, au 56 de la rue du Faubourg-Poissonnière, le 22 février 1875, est un peintre et graveur français.
Wikipédia
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